Outre la présence constante de Josette Clotis, la compagne d’André Malraux, qui a parfois assumé des tâches de scénariste (suggérant, par exemple, des plans pour la dernière séquence, dans laquelle des filles haussent les jambes au passage du cercueil de Saïdi), d’autres femmes ont également collaboré au tournage de Sierra de Teruel, comme Paule Boutault, épouse du caméraman André Thomas, et la journaliste María Luz Morales, que nous analyserons ultérieurement, ainsi que quelques figurantes dans des rôles de courtes phrases. Aujourd’hui, nous parlons des trois jeunes secrétaires des Productions Malraux :

ELVIRA FARRERAS (Barcelone 1913- Barcelone 2005), a rejoint le tournage après avoir été recommandée à Max Aub par l’épouse de Ricardo Gutiérrez Abascal, directeur du Museo de Arte Moderno de Madrid, alors réfugié à Barcelone[i]. Malraux, apprenant qu’elle est interprète allemande et qu’elle parle parfaitement le français, l’engage immédiatement.
Nous pouvons la connaître grâce à la bibliographie et à sa participation à un documentaire télévisé.
FARRERAS, Elvira (1997) Elvira Farreras i Joan Gaspar. Memòries. Art i vida a Barcelona 1911-1996(Rec, Antoni Ribas). Ed. La Campana.
FARRERAS, Elvira (1989). « Testimonio ». Archivos de la Filmoteca nº 3. Valencia, Filmoteca de la Generalitat Valenciana. Pages 288-292.
SET MESOS DE RODATGE. Réalisateur Felip Solé (TV3-TARASCA, 2004).
L’auteur a eu le privilège d’avoir son amitié, ayant partagé des événements à la Fondation Max Aub à Segorbe.
MARTA SANTAOLALLA (Madrid, 1920 – Madrid 2019), peut-être Max Aub l’a-t-il engagée pour le tournage de Sierra de Teruel, car elle était apparentée à des personnalités du monde du théâtre (rappelons qu’Aub était secrétaire du Conseil central du théâtre). Elle était la nièce de l’actrice et professeur à l’Instituto del Teatro, Marta Grau, dont la sœur Teresa avait épousé l’acteur Pere Codina[ii], l’aviateur Schreiner dans le film, qui était donc aussi son oncle.
En 1943, son autobiographie a été publiée (à l’âge de 23 ans !)[iii], dans la même maison d’édition madrilène qui a publié Julio Peña : Astros.[iv]
Elle connaîtra plus tard une carrière d’actrice à succès dans les années 1940[v], également comme actrice de doublage, chanteuse et musicologue.
SANTA-OLALLA, Marta (1943) Mi vida. Madrid, Ed. Astros.
ZOÉ RAMÍREZ : Elle a peut-être été recommandée par Mari Luz Morales, que nous verrons plus tard, car Zoé était la fille d’Adela, la sœur de Mari Luz, et pendant la guerre, elle a vécu avec elle[vi].
Après la guerre, Zoé Ramírez Morales travaille comme traductrice pour Editorial Surco[vii], fondé par son frère Federico J., bien que l’âme de l’initiative appartienne à leur tante, Mari Luz Morales, qui ne pouvait pas apparaître dans l’entreprise parce qu’elle avait été censurée par le régime franquiste.


NOTES:
[i] Archivos de la Filmoteca nº 3 (1989) : 288.
[ii] https://www.lloret.cat/ca/seccions/arxiu-municipal/la-funcio-social-del-samlm/interseccionalitat-i-arxius-subpagines/subcarpeta-maleta/biografia-maleta-pere-codina-i-mont
[iii] OLALLA, Marta (1943). Mi vida. Madrid, Editorial ASTROS
[iv] https://www.visorhistoria.com/deux-perles-de-papier-astros/
[v] https://es.wikipedia.org/wiki/Marta_Santaolalla
[vi]https://www.inmujeres.gob.es/publicacioneselectronicas/documentacion/Revistas/ANALITICAS/DEA0511.pdf (page 44)
[vii] https://www.cervantesvirtual.com/descargaPdf/editorial-surco-1940-1979-semblanza-1140615/