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AOÛT 1938 Chapitres 4.1.11 et 12.

Publicada el mayo 28, 2025junio 16, 2025

4.1.11. Pas question de sortir, Munoz.

Le dimanche 28 sera un jour de congé.  Le matin, certains iront au football, où l’Espagnol et le Jupiter rivalisent, d’autres à la plage de la Barceloneta, d’où ils devront partir car il y a un fort bombardement dans la Barceloneta et à Can Tunis[i], sur la côte maritime de Montjuïc.  La plupart dormiront tard, épuisés.  Dans l’après-midi, réunion au bureau de la Diagonal, pour passer en revue ce qui a été fait jusqu’à présent et planifier les prochaines étapes.

Aub, avec Marion à ses côtés, résume : Les séquences de l’aérodrome sont filmées, mais pas encore révélées : I, partiellement, sans la scène de l’avion écrasé et Peña essayant d’en sortir, et toutes dans lesquelles intervient Codina (dans le rôle de Schreiner) : XXV, XXVII et XXVIII.  En outre, celui qui a été improvisé comme souvenir de la stratégie d’attaque, sur un toit[ii].  Si le développement les satisfait, ils pourront déjà se passer de Codina et ses retards jusqu’à ce qu’ils en aient besoin pour la séquence finale.  D’autre part, on a également tourné le groupe de républicains qui tentent de quitter la ville pour assister à Linás : La rue Santa Ana et la puante droguerie, ainsi que l’anecdote des armes chez un fasciste, filmée en studio, c’est-à-dire les séquences V, VI et VII. ¡ Ah! Et aussi celle des honneurs à Marcelino, la II. Trois semaines ont passé et il semble un siècle.  Ils espèrent que les résultats seront positifs, le dévoilement en France est un obstacle de plus à ne pas pouvoir voir ce qui a été fait jusqu’à des semaines plus tard.  Au total, une centaine de plans tournés[iii].  Les derniers partiront pour Paris lundi par Air France.  Roland Tual est déjà informé.

Dans la soirée, déjà à l’hôtel Majestic, ils ont remis à Max Aub une enveloppe : Le numéro XIX de Hora de España[iv], qui inclut à la page 83 sa pièce de théâtre : «Pedro López Garcia -Auto».  Une note jointe : «Félicitations, j’espère que vous n’abandonnez pas le théâtre pour le cinéma», signée par José Bergamín.  Le lendemain, il le montrera à Malraux. tu te souviens ?  Il nous a présenté à Cruz y Raya.  Ce soir, déjà au lit, il pensera à Peua, là-bas à Paris, en lisant Gil-Albert à la page 40 :

Et à la fin de mon séjour vide,

avec la solitude sur le lit,

plus affreuse que jamais,

comme un abîme sans frondes,

calme…

 Avant de s’endormir, il succombera à la tentation de se lire avec complaisance : «MÈRE : Si les hommes n’ont pas d’écheveaux pour vous dire les choses, ils ne resteront pas dans ma bouche ; Mes dents me feraient mal et je vous les recrache ; Les corbeaux qui vont à l’odeur du butin, sangsues, fils de mauvaise mère. (Le sergent, assis, la regarde, drôle.) Vous pensez que je ne vous connais pas?  Vous êtes comme vos grands-parents.  Non;  Vous n’êtes pas égaux, vous êtes les mêmes ennemis du peuple.  Avec une vieille femme vous n’oseriez pas et c’est pourquoi je parle;  Il est possible que sinon aussi je me taisais, par peur.  Il y a cent ans que vous marchiez ici, avec les mêmes bérets rouges et le cœur noir.  Tuer et voler au nom de Dieu.  Carlistes, des traîtres.  Mais les libéraux viendront et vous donneront ce que vous méritez.  Il faut un jour se débarrasser des mauvaises herbes et du mauvais sang»[v].  Oui, depuis le carlisme, et même avant, la même pourriture se traîne.  Il le connaît bien, là-bas sur les falaises du Maestrazgo.  Et le rêve l’a vaincu, la revue est tombée.

Il conclut un mois d’août semé de difficultés et de retards, mais qui garde toujours vivante la flamme de l’espoir. Concentré sur les studios Orphea, en l’absence de batteries de camion et d’un film vierge suffisant, l’équipe technique s’est consacrée à monter ce qui sera le bureau de Peña. Il s’agit d’une pièce assez grande pour y mettre la caméra et

Max Aub et la carafe.

maîtriser l’ensemble. Une table sur chevalets, sous l’une des trois fenêtres qui éclairent la pièce, une carafe d’eau dans l’une d’elles, un téléphone au mur. Il fait chaud. Une autre table sur un côté, également avec des plans, devant une grande carte de la région de Teruel flanqué par un téléphone. Sur le mur opposé, on devra accrocher des parachutes que quelqu’un ira chercher La Volatería.

. -Est-ce que Mejuto sera prêt ? demande Malraux à Maria Luz Morales[vi], qui aide sporadiquement, mais plus souvent pendant les absences de Max Aub.

-Comptez sur moi pour ça. La permission de Comandancia est déjà arrivée, affirme Paula, l’épouse de Thomas, convertie en une script efficace.

-Max m’a dit qu’il était un bon acteur.  Qu’il correspondait au rôle de capitaine Muñoz -intervient Maria Luz Morales, que le connait-. Grand, beau -esquisse un sourire-. Il dit bien.  À Madrid, il a laissé une bonne impression dans

Dîner Anfistora. Mejuto debout, García Lorca assis au centre. (Fund. G. Lorca)

Liliom[vii], une œuvre du hongrois Molnar, dirigé par Federico.  Son frère Enrique travaillait aussi, mais Severiano Andrés, nom de Dieu! était le protagoniste. Ah, quelle[viii] époque ! Federico et La Barraca, le club Anfistora, où serait aujourd’hui l’Espagne Si on ne s’était pas soulevé contre la République.  Bergamín m’a dit que l’année dernière, il s’est encore produit à Madrid, au théâtre de La Zarzuela, avec un grand succès.  C’était La tragedia optimista[ix] (ça oui, ça c’est un titre !), que Maria Teresa León a adapté.  Il était aussi le protagoniste.   Oui, il a de l’expérience, mais pas dans le cinéma.  Il est également militaire, il ne sera donc pas difficile d’adopter le port nécessaire.

Maria Luz Morales a le discernement, connaît l’art de l’interprétation, en particulier à partir de sa fonction de directrice de La Vanguardia et ses écrits sur le théâtre, le cinéma et la mode.

-Si vous le dites… – André est un peu méfiant par les tics théâtraux de Santpere et Codina. Il est vrai que jusqu’à présent Mejuto a bien fait. Mais être toujours à la recherche de l’autorisation militaire… serait un désastre si nous ne pouvions pas tourner ce qui manque avec lui.

-Il était dans la 72e division, avec Enciso[x].  Quand elle a été dissoute, Max m’a dit qu’il avait rejoint le 18e corps.  Pour le moment, il est dans la réserve, en attendant ce qui va se passer dans l’Èbre.  Il a le grade de capitaine[xi].

-C’est ce que je crains. Ils peuvent l’emmener au front d’un moment à l’autre.

-Pour le moment, nous avons fait des progrès dans les scènes de studio. Croisons les doigts.

-Et les séquences à l’intérieur de l’avion?

-Eh bien, quand on aura le décor nous parlons -intercala Paula. Il faudra voir avec atrezo quand cela peut être. Heureusement que nous avons des amis qui connaissent et ont pu inspecter un Potez à l’aéroport. Faire un demi-avion avec du contreplaqué n’est pas chose facile.

Ils boivent du vin. Il fait une chaleur de justice. Barcelone se précipite entre deux alarmes. Ils, dans un bar d’angle de l’Ensanche, à l’ombre, non loin du Commissariat, poursuivent leur planification. Denis Marion et Louis Page viennent d’arriver. Celui-ci dit :

-Il n’est pas là. Nous n’avons pas assez de film pour aller à Tarragone. Et on ne pourrait pas déplacer le camion de son… sans batteries…

-Maintenant, nous parlions de tourner en studio. Faute de pain… – Aub tente d’être optimiste.

-Non! – Malraux se lève en colère. Les deux sont indispensables. N’avaient-elles pas été envoyées ?

-Oui, il y a des jours, mais elles doivent être à la frontière.

-Eh bien, j’y vais[xii].

Max Aub, l’homme de tout, la main droite, et parfois la gauche, du réalisateur français.

-Je vais passer quelques appels. Et si c’est le cas, vous prenez une voiture dès que nous avons tourné le bureau de Peña conclut André, taxatif. Il regarde les deux assistants-. Nous tournons en studio tant que nous le pouvons. Et que quelqu’un aille déjà à Tarragone pour voir les extérieurs. L’hôtel était réservé, n’est-ce pas?

-Bien sûr que oui.  Le Paris[xiii].  J’ai dit que nous serions une vingtaine, mais pas tous les jours.  Les «volontaires» de Teruel, l’équipe technique… -note Paule Boutault.

-Ajoute Elvira, au moins. Il me l’a demandé. Son frère est médecin là-bas.

—Dois-je y aller aussi ? – interrompt Petit, le décorateur, qui a fini l’étude et entendu la conversation. On dit qu’il y a beaucoup de bombardements.   Je l’ai lu dans La Publicitat[xiv], en première page.

Aub acquiesce. Marion ne veut pas rester derrière.

-Donc, lundi, avec Santpere et ce Mejuto ?

-Oui, on dirait qu’on prend du rythme. Et les syndicats qui se taisent. Si les Espagnols ne viennent pas, je m’en fous. On s’en sort avec les Français. Max, venez avec moi. On se retrouve à l’hôtel pour revoir le scénario de ces séquences.

Et en disant cela, il va téléphoner, suivi de Max Aub.

—Oui, les batteries et aussi autant de film que possible -il dira au terme d’une longue conférence avec Tual, puis avec un ami de Perpignan. Le mardi, si on peut filmer la voiture avec le chien, Max sortira vers la France.  Prenez la Buick[xv].  Je parlerai au ministère pour l’essence.

Max Aub sera presque une semaine en France pour essayer de passer le matériel par un bureau de douane réticent. Avant de partir, Josette l’a appelé à part. Elle lui dit :

-Suzanne, que tu as rencontrée il y a quelques jours, a déjà envoyé un paquet de choses que je lui ai demandé.  Ils auront été reçus par Jean[xvi], un autre ami, qui réside à Perpignan.  A son tour, il a un ami, un commerçant qui traverse souvent la frontière, qui l’aide dans les expéditions à Barcelone.  Ce sont des gens bien.  Prend -il lui donne un papier-, son adresse.  Je suis sûr qu’ils vous aideront à apporter les batteries et tout. Et nous aurons de nouveau du pâté!

Max aime bien Josette, mais encore mieux son amie Suzanne : efficace, joyeuse, toujours prête à aider.  Un charme.  Ancienne critique cinématographique à Cinémonde, elle a rencontré Josette Clotis dans Marianne, la revue politique et culturelle née de Gallimard.  Elles sont amies depuis.  Elle est d’une grande aide étant donné sa connaissance du monde du cinéma.  Enfin, les fournitures arriveront à Cerbère le 5 et, après des difficultés au passage de frontière, à Barcelone le 8 septembre[xvii].

Le lundi 29 août, quand André arrive à Orphea, ils sont déjà sur le plateau Santpere et Mejuto, debout, avec un scénario qu’Elvira leur a donné dans la main.  Bisbisent le texte.  Page et Thomas ajustent la caméra Debrie Super-Parvo.  À ses côtés, un Manuel Berenguer expectant.  Petit n’est pas venu, il termine le demi-avion en contreplaqué dans un atelier de Sants.

Dans l’ambiance, les mots de Indalecio Prieto dans son discours du théâtre Poliorama dimanche 28 : « Tous les outrages nous avons subi, et je ne veux pas parler -pour quoi ? – de ce grand théâtre de toutes les farces, immense palais où le cynisme s’habille en frac, qu’on appelle la Société des Nations »[xviii].

André Malraux, avant de donner l’ordre «Action», à haute voix, rappelle aux présents l’objectif de la séquence :

-la République est noyée par la non-intervention. Il n’y a pas d’appareils avec lesquels aller à la protection de Linás, empêchant ainsi l’armée rebelle d’avancer. Santpere, votre commandant Peña, qui vient d’arriver du front, répondra à vos questions – en se dirigeant vers Mejuto. Il y a un pont qui est la clé : mais il n’y a pas d’avions à attaquer avec des garanties, ils en ont beaucoup plus. Nous allons à la première partie : Muñoz entre, et il se met à regarder des plans, ce que fait aussi Peña. Nous répétons, nous tournons quand nous sommes sûrs du résultat.

Ils le font. Mejuto entre dans son rôle de capitaine Muñoz et se met à regarder des plans, ce que fait aussi son commandant.

-Vous avez eu vos nouveaux avions, non ?

-Nous étions un contre huit.

Peña allume une cigarette alors que son capitaine s’approche.

La conversation sui jusqu’à ce que celui-ci dise :

-Si seulement on avait les nouveaux viseurs.

-Stop, changement de plan -indique le directeur.

Trois d’entre eux déplacent le trépied vers une autre approche. Si seulement nous avions un trépied à roulettes, blague Thomas tout bas. Lepiani, se donnant la grande vie à Madrid, sans même avoir la délicatesse d’appeler en disant qu’il ne trouve pas le fichu gadget. Tout le monde sait qu’il ne sera pas disponible avant longtemps.

La caméra fait maintenant un gros plan, avec deux lignes qui se rejoignent aux extrémités. Peña raconte la révolte des républicains dans une série de villes jusqu’à Linás.

-À cette heure, leurs renforts ne peuvent les atteindre que par la ligne de Saragosse, résume Muñoz.

Page a zoomé jusqu’à un plan moyen. Peña conclut :

-C’est pourquoi Jimenez attaquera dès qu’ils feront sauter le pont… mais faire sauter le pont un contre huit…

Un plan plus proche est interrompu par la sonnerie d’un téléphone qui a actionné Berenguer à un signal d’André.

-Allo ?

Le directeur coupe brusquement.

-Non! Non! Le téléphone ne doit pas bien fonctionner. Ni téléphones en état nous avons! Il le répète pendant qu’il est en colère. Allez, ne soyez pas gentil.

Ils répètent jusqu’à quatre fois. Un gros plan de Peña parlant au téléphone et la caméra tourne sur le côté où Muñoz doit essayer d’en accoupler un.

Plan tourné à part (la lumière de la fenêtre ne coïncide pas avec celles des autres plans)

-Corten! – Malraux apparaît devant la caméra avec les bras en l’air- Et les parachutes ?

Personne ne l’avait remarqué[xix].  Ils baissent la tête.  La scène devrait consister en Muñoz essayant de préparer un parachute, action qui empêche son commandant :

-Sans parler de sortir, Munoz… nous n’avons pas assez d’avions pour leur donner le plaisir de les faire descendre.

Il y a des moments de stress. André, marchant à grands pas dans la salle, tous les autres essayant de passer inaperçus. Enfin il se lève et avec le visage crispé dicte :-Continuons avec le plan final. Les parachutes, on le fait dès qu’on peut et on fait le montage après. Ces frères Miro et ses accessoires… Allez.

Nouveau virage à gauche. Avec le plan dans le dos, Peña introduit une partie importante du film, celle qui doit être tournée à Tarragone, si tout va bien… Termine la séquence selon le scénario prévu.

PEÑA : Il ne manque pas de nos gens de l’autre côté.

MUNOZ : Même en ville ?

PEÑA : Surtout en ville.

-Coupez ! Maintenant les républicains de la droguerie de la séquence IV apparaîtront. Merci. Ça peut être bien. Répétons.

Ils resteront ainsi jusqu’à ce qu’il soit temps de manger les lentilles habituelles et, aujourd’hui, un morceau de bacon. L’après-midi, ils filmeront les répétitions. Les parachutes mettront des jours à arriver. Ce sera trente secondes pour ceux que Mejuto devra se rappeler qu’il portait la pipe dans sa bouche. Ils le feront une nuit, avec des projecteurs et à contrecœur.

 

De retour à l’hôtel, ils accordent tourner la première partie de ce qui sera filmé à Tarragone dans la rue Montcada, à peine une minute de séquence mais de grand intérêt pour le réalisateur. La voiture doit être le même que celui qui est encore là. Tual a dit à Malraux que le matériel arriverait à Perpignan au plus tard jeudi ou vendredi. Donc, dès qu’ils auront tourné le plan de la bagnole, Max va se précipiter vers la frontière.

 

 

4.1.12. – Dans la rue Montcada.

Dans la vieille ville de Barcelone il y a beaucoup d’attente. Dans la rue Princesa, un camion a déchargé la caméra et les projecteurs, qui ont été introduits au numéro 15 de la rue Montcada, en face de la rue Barra de Ferro. L’entrée du palais Aguilar a des dimensions suffisantes pour rouler confortablement. Josette est fière qu’ils aient accepté sa suggestion, sans doute grâce à l’orientation d’Elvira Farreras.

La caméra au fond de l’enceinte, au centre de laquelle se trouve une luxueuse voiture décapotable. A l’exception des deux caméras, Page et Thomas, tous les autres se sont placés au sommet de l’escalier latéral, en dehors des prises. Josette, tenant un chien à la laisse, dit à Malraux :

-Je pense toujours que c’est une horreur qu’on voie le chien décapité à la fin de la séquence. Même si c’est un empaillé, il est horrible.

-Et la guerre ne l’est pas? Au-delà de l’argument, il convient d’aller truffer le récit avec des notes émotives. Les papillons, par exemple. Rappeler au spectateur que nous sommes vivants, oui, mais qu’à tout moment nous pouvons cesser de l’être, en perdant ces petits détails de la vie.

-Silence! – crie Page. Carral et Agustin sont prêts?

Un «oui» est entendu de la rue Montcada.

-Eh bien : Action!

La caméra filme les deux hommes entrant et s’approchant du véhicule. Agustín se met au volant et à sa droite Carral, avec un fusil mitrailleur dans la main.

-Parfait ! Maintenant le dialogue.

AGUSTIN : Même à toute vitesse, si tu te mets sur le côté contre quoi que ce soit, tu ne te tues pas toujours.

CARRAL : Et rates le canon ? On ne se tue pas toujours de face.

Malraux embrasse Josette. Aub le regarde. Il se souvient de ce qu’il a raconté le premier jour de la guerre, à Barcelone : l’assaut sur la caserne d’Atarazanas, avec une camionnette pour faire sauter un barrage. Et aussi comme, déjà à la fin de son roman, André avait introduit un chien, dans ce cas un grand chien loup, adopté par Manuel, l’un des principaux personnages, inspiré par un ami commun : le musicien et militaire Gustavo Durán.

Josette se souvient avoir tapé un incident similaire, en passant le roman à blanc.  Dans ce cas, à l’initiative de Puig, inspiré par l’anarchiste Francisco Ascaso[xx], deux voitures, deux Cadillac, coulant contre deux canons de 75 et un de 35[xxi]. Même le détail final de la séquence, le remue-ménage des pigeons était dans le récit.  Ou peut-être le deuxième lancer de Puig, où il finira par perdre la vie.

Le chien a sauté de la voiture. La proximité de la caméra le déconcerte.Il reste à tourner la sortie. Un assistant a attrapé le chien alors qu’il sortait de l’enceinte. Max, décidé, dit à André : Ne t’inquiète pas. Ça, je m’en charge.

Le passage de la voiture par la porte du palais est prévu pour rouler du haut de l’escalier. Maintenant, tout le monde de l’équipe est là où était la caméra, au fond de la cour, sauf Max qui a sauté dans la voiture et tient le chien par ses pattes arrières. À une indication de Thomas, ils le couvriront avec une couverture noire.

Et on tournera sans problème le véhicule sortant et tournant à droite, en direction de la rue Princesse. En racord s’intégrera parfaitement avec le premier plan de la rue Mayor de Tarragone.

Applaudissements à l’initiative de Max Aub, qui, sans même déjeuner avec eux, partira en France pour faire passer la frontière aux envois annoncés. Août est fini.

Selon Denis Marion (MARION (1996):20), qui l’a vécu personnellement, 106 plans ont été tournés en août, ce qui correspond approximativement à ce qui est raconté ici. En septembre, ils étaient 67; leur nombre a diminué avec l’augmentation des difficultés dues à la guerre. C’est un facteur qui a été pris en compte lors de la déduction du mois au cours duquel chaque scène a été tournée. Certaines sont déterminées par la bibliographie. Autres, sont une hypothèse en fonction du costume ou d’autres éléments circonstanciels

 

 

 NOTES:

 [i] ALBERTÍ, Santiago et Elisenda (2004) Perill de bombarig. Barcelona sota les bombes (1936-1939). Barcelona, Albertí Editors. Page 284.

[ii] Il s’agira de la séquence XXXIIIBIS selon le scénario publié chez Gallimard (1996) page 118, reflétant ce qui a été vu à l’écran. Il n’apparaît pas dans les versions dactylographiées ou autres versions publiées.

[iii] Denis Marion indique : «En août, 106 plans avaient été tournés ; en septembre, seulement 76. Le chiffre a ensuite diminué» (MARION (1996) : 20). On a essayé de maintenir dans la mesure du possible cette proportion, en nous basant sur la tenue, les dates connues (Tarragone et Collbató) et une certaine intuition.

[iv] Heure de l’Espagne XIX, en : https://hemerotecadigital.bne.es/hd/es/results?parent=d451e0df-d24c-4879-a213-f59ef46b0e88&t=alt-asc&s=10 .

[v] Heure d’Espagne, non XIX.  Juillet 1938.  Page 88.

[vi] MORALES, Maria Luz (2019). Quelqu’un que je connaissais.  Sevilla, Ed. Renaissance. Vous pouvez trouver votre contribution à la page 247 et suivantes.

[vii] PERALTA, Rosa (2007) Manuel Fontanals, scénographe : théâtre, cinéma et exil  Madrid, Ed. Fundamentos. Page 82.

[viii] MORLA LYNCH, Carlos (2008). En Espagne avec Federico Garcia Lorca.  Pages d’un journal intime, 1928-1936 . Sevilla, Ed. Renaissance. Page 467.

[ix] Pièce de Vsevolod Vishnievski, créée le 16 octobre 1937.   Critiques dans : Le singe bleu. 18.11.1937, page 1.

[x] GONZÁLEZ-TABLAS SASTRE, F.J. (2016) Deux ombres et une guerre. PDF en : https://www.mcu.es/ccbae//fr/catalogo_imagenes/group.cmd? path=11564

[xi] Andrés Severiano Mejuto était capitaine d’état-major de la 3e section du Groupement autonome de l’Èbre. GONZÁLEZ-TABLAS SASTRE (2016) : 115. Son frère Enrique était lieutenant dans la 4e section.

[xii] MARION, Denis (1970). André Malraux. Paris, Seghers. Page 21.

[xiii] Hôtel Paris, aujourd’hui disparu, situé place Verdaguer, 3

[xiv] La Publicitat, 28.8.1938. Page 1. Il raconte la visite des autorités pour voir les effets des bombardements. Au cours du mois d’août, Tarragona a été bombardée les 14, 15, 16, 21 et 24 jours plus d’autres incursions à proximité pour attaquer des voies ferrées (GONZÁLEZ HUIX, Francisco J. (1990). Le siège aérien de Tarragone 1937-1939 . Tarragona, Conseil municipal. Page 101.

[xv] MARION (1970) : 72

[xvi] CHANTAL, Suzanne (1976) Un amor de André Malraux. Josette Clotis. Barcelona, Ed. Grijalbo. Page 115

[xvii] MARION (1970) : 21.

[xviii] El Noticiero Universal.  29.8.1938. Page 1.

[xix] La séquence III a été tournée au moins dans deux domaines ou à des moments différents, comme on peut le voir dans l’ombre projetée lorsque Muñoz essaie de mettre un parachute : elle ne correspond pas à une fenêtre que l’on voit dans la première partie.

[xx] BOCHET, Marc 1996). L’espoir de Malraux. Paris. Hahette Repères. Page 51

[xxi] MALRAUX (1995) : 106 et 115.

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