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Note sur le livre d’Antoni Cistero, Champ d’espoir. (Janine Mossuz-Lavau)

Publicada el septiembre 14, 2025septiembre 14, 2025

Note sur le livre d’Antoni Cistero, Champ d’espoir. Le roman de Sierra de Teruel, (Balzac éditeur, 2017).

Par Janine Mossuz-Lavau (Sciences Pro-CNRS, Paris)

Voici un livre dont on se demande pourquoi il n’a pas eu plus d’écho. Car il ne se cantonne pas au récit d’un tournage. A travers l’histoire de Sierra de Teruel, ce film dont la mise en bobines fut plusieurs fois interrompue, il met en scène les divisions qui agitèrent l’Espagne en 1938. On y voit tout d’abord la différence de points de vue d’André Malraux (cinéaste amateur) et Max Aub (cinéaste confirmé). André Malraux conçoit son film, tiré de l’épisode d’Espoir titré « Sang de gauche », avec toute la démesure qui l’habite quand il entre en création. Alors que Max Aub, qui doit assurer le déroulement matériel du tournage, sait ce qui est réalisable en temps de guerre et de pénurie.

Dès les premières pages du livre, les personnages sont campés, André brandissant ses exigences, Max tentant de lui imposer des limites, chacun prévoyant les réactions de l’autre. « André Malraux savait que son ami lèverait son front dégagé, froncerait les sourcils et l’écouterait attentivement ». Mais il l’écouterait avec défiance.  Car André était « un vendeur-né. Vendeur de mythes, d’illusions, d’espoirs, de lui-même pour ceux qui en avaient besoin. Le prix : le financement de ses rêves, toujours élevés, toujours chers. Leur démesure même les rendait crédibles ».

Max Aub est conscient qu’il n’y aura pas d’échappatoire, qu’André parviendra à « l’embobiner » (il emploie le mot) et qu’il finira par dire oui. Tout comme il voit se profiler les soucis qu’il se créera alors. Mais il sera le cinéaste espagnol qui réalisera le film, le double d’André Malraux en quelque sorte sur la terre ibérique.

Le fil rouge du film est fourni par le personnage du jeune Agustin, grandi dans une famille conservatrice. Il se pose des questions. En juillet 1936, son père lui avait défendu de quitter la maison et il n’avait pas osé enfreindre cette interdiction. Il s’en veut et va s’en vouloir pendant des années. D’autant qu’il tombe amoureux de Clara, une jeune anarchiste, très engagée. Le père d’Agustin, homme riche et puissant, intervient pour que son fils, incorporé dans l’armée, ne soit pas envoyé sur les fronts le plus dangereux. Le jeune homme aura donc un poste dans une ambassade. Pour sa part, Clara, recrutée par Max Aub, devient la dactylo de Sierra de Teruel. Pour ne pas être trop souvent séparée de son amoureux, elle va faire engager Agustin (qui a des talents de menuisier) afin qu’il répare une plate-forme en bois, indispensable au travail prévu. Mais le tournage n’est pas de tout repos.

Antoni Cistero montre avec talent les affrontements, parfois feutrés, parfois violents, entre les différents protagonistes, ceux qui ont des sympathies franquistes et d’autres qui les combattent. Les personnages du livre sont présents : syndicalistes, militants politiques, intellectuels etc. Comme on le sait, pour des raisons de sécurité, le tournage commence en Espagne mais doit se poursuivre en France. Agustin veut donc venir à Paris pour retrouver Clara. Il parvient à se faire affecter à l’ambassade d’Espagne en France, mais, en contrepartie, il est sommé de donner aux miliciens, aux Allemands, aux ennemis des résistants, des renseignements sur les antifascistes.

Délations, dénonciations, trahisons sont à l’ordre du jour. Et comme le dit l’un des héros du roman, « au train où vont les choses, nous finirons par nous dénoncer nous-mêmes ».
Clara est arrêtée. Agustin réussit à sauver une bobine de Sierra de Teruel, les autres copies étant jetées au feu par les fascistes. Il apprend que Clara est enceinte (de ses œuvres) et parvient à la rencontrer. Sans savoir que c’est la dernière fois. Ils ne se reverront jamais. C’est leur fille, Esperanza, qui a raconté toute cette histoire à Antoni Cistero. Une vieille dame à qui sa mère (Clara) a tellement parlé de cet amour, vécu dans un contexte ô combien tragique, qu’elle peut le livrer comme si elle en avait été témoin.

Antoni Cistero nous plonge avec brio dans ce qu’on a tort d’appeler la petite histoire (qui nous livre aussi la grande). Son livre est un page-turner. Merci à l’auteur d’avoir préservé tous ces moments qui ont permis à ce « Sang de gauche » d’exister à nouveau : « Un film, des rouleaux de celluloïd contre des canons, des images contre des obus » disait Max Aub. Un film qui reste, qui dévoile pour tous ceux qui n’étaient pas nés dans ces années terribles, ce qui fut la grandeur des républicains, des anarchistes, des communistes. Qui nous fait éprouver cette lutte sans merci entre ceux qui se battaient parfois presqu’à mains nues, et ceux soutenus par les Allemands, les pétainistes et autres mussolinistes.

Un livre passionnant et – ce qui ne gâche rien – utile.

𝙎𝙄́𝙂𝙐𝙀𝙉𝙊𝙎 𝙔 𝘾𝙊𝙉𝙎𝙀𝙂𝙐𝙄𝙍𝘼́𝙎: 𝙉𝙀𝙒𝙎𝙇𝙀𝙏𝙏𝙀𝙍 𝙈𝙀𝙉𝙎𝙐𝘼𝙇 / 𝙋𝘿𝙁𝙨 / 𝙎𝙊𝙍𝙏𝙀𝙊𝙎 𝙏𝙍𝙄𝙈𝙀𝙎𝙏𝙍𝘼𝙇𝙀𝙎

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